Et si Trump remportait le Nobel de la paix ?

Dans un climat mondial sous haute tension, un nom inattendu s’impose dans les paris liés au Prix Nobel de la Paix : Donald Trump. En effet, donné favori sur les plateformes Polymarket et Kalshi, le président américain devance plusieurs figures historiques. Cette percée, portée par les dynamiques géopolitiques et relayée dans les cercles crypto, déclenche autant de spéculations que d’interrogations. Simple reflet d’un engouement stratégique ou indice d’un repositionnement international ?

Trump propulsé dans la course au Nobel par les marchés prédictifs

Tandis que son administration a mis l’économie mondiale sous pression avec des droits de douane, sur Polymarket, plateforme décentralisée de paris utilisant la technologie blockchain, Donald Trump se classe actuellement à la deuxième position dans les prédictions pour le Prix Nobel de la Paix 2025. Avec 11 % de chances estimées, il n’est devancé que par Yulia Navalnaya, épouse du dissident russe Alexei Navalny, qui récolte 18 % des paris.

Du côté de Kalshi, plateforme régulée par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), Trump affiche une probabilité de 13 %, contre 25 % pour Navalnaya. Cette présence remarquée dans les cotes alimente un débat médiatique inattendu. Trump est devenu ainsi le dauphin improbable d’un prix auquel peu l’associaient, du moins traditionnellement.

Voici les éléments clés relevés sur les principales plateformes prédictives :

• 1 million de dollars ont été misés sur Polymarket pour cette prédiction ;
• Kalshi affiche un volume total de 3,1 millions de dollars sur la catégorie ;
• Trump dépasse des figures traditionnelles du Prix Nobel comme Médecins Sans Frontières ou l’ONU.

Les raisons de cet engouement sont à chercher du côté des déclarations politiques et des récentes manœuvres médiatiques. Hillary Clinton aurait même affirmé qu’elle « soutiendrait sa nomination s’il parvenait à mettre fin à la guerre en Ukraine ».

Cette sortie inattendue d’une ancienne rivale souligne la complexité du contexte et l’ambivalence des réactions. Les marchés de prédiction traduisent ces évolutions en signaux concrets.

La montée des marchés prédictifs crypto et leurs limites dans l’analyse du réel

Ce qui distingue véritablement cette actualité, au-delà de la seule figure de Trump, c’est le rôle grandissant que jouent les marchés prédictifs crypto dans la construction des récits médiatiques.

Polymarket et Kalshi ne sont pas de simples sites de paris. Ils agrègent en temps réel des données on-chain et les anticipations des utilisateurs, dont les choix reflètent souvent une lecture spéculative, mais aussi émotionnelle des événements à venir.

D’autres acteurs sont bien représentés : l’UNRWA (9 %), Médecins Sans Frontières (11 %), la Cour internationale de justice (8 %), ou encore des figures comme Greta Thunberg, Antonio Guterres et Francesca Albanese. Cette diversité illustre une forte polarisation des attentes, sur fond de conflits mondiaux persistants et d’enjeux climatiques pressants.

Cependant, il serait hasardeux de confondre ces cotes avec des probabilités objectives. Les marchés prédictifs reflètent des paris, pas des verdicts. Leur volatilité est influencée par les cycles médiatiques, les biais cognitifs et parfois même des campagnes coordonnées d’achat de contrats pour faire grimper artificiellement certains candidats.

Dans le cas de Trump, sa forte visibilité, pourrait expliquer cette remontée soudaine. La surprise Trump est peut-être moins une reconnaissance institutionnelle qu’un signal sur l’état d’opinion d’une partie de l’écosystème crypto et politique.

Toutefois cette quête de reconnaissance n’est pas exempte de critiques. Plusieurs analystes soulignent les contradictions entre les nominations et les réalités de terrain, rappelant les frappes américaines en Iran ou l’absence de résultats tangibles sur certains dossiers. À l’approche de la remise du prix, prévue le 10 octobre 2025, ces tensions devraient s’intensifier, alimentant le débat sur la légitimité et la symbolique d’une telle reconnaissance.