Ethereum prépare un futur où des millions d’agents IA négocieront sans intermédiaires
L’union entre intelligence artificielle et blockchain soulève autant d’espoirs que de doutes. Mais chez Ethereum, l’expérimentation reste une boussole. À défaut d’embrasser aveuglément chaque buzzword, la fondation affine ses outils, prend le temps de consulter et structure le débat. Le nouveau standard ERC-8004, surnommé Trustless Agents, s’inscrit dans cette dynamique. Il promet une infrastructure dédiée à une économie d’agents autonomes, sans confiance préalable. Faut-il y voir le socle d’un futur Web3 piloté par l’IA ?
En bref
- ERC‑8004 repose sur trois registres : identité, réputation et validation, tous enregistrés sur Ethereum.
- Le protocole A2A permet aux agents IA de communiquer, coopérer et se faire confiance automatiquement.
- Ce standard est soutenu par Ethereum Foundation, Linux Foundation, Google, Nethermind, et autres poids lourds.
- Binji souligne l’arrivée d’une « économie des machines » fondée sur un socle incorruptible.
Une nouvelle ère pour Ethereum : l’émergence des Trustless Agents
L’Ethereum Improvement Proposal ERC‑8004, surnommé Trustless Agents, marque une percée pour l’écosystème Web3. Porté par Davide Crapis (Ethereum Foundation), ce standard introduit une architecture d’interaction entre agents autonomes, souvent alimentés par l’intelligence artificielle, sans nécessiter de confiance préalable. Il s’appuie sur trois registres on-chain clés : « Identity », « Reputation » et « Validation ».
L’ERC-8004 prolonge le protocole A2A (Agent‑to‑Agent), déjà en usage, en y ajoutant cette couche de confiance distribuée. Chaque agent IA peut ainsi dire « qui je suis », « ce que j’ai accompli » et « voici la preuve ». Ces registres légers permettent des interactions entre agents sans se connaître, ni dépendre d’une autorité centrale. Ce n’est plus l’homme qui gouverne la validation, mais l’architecture décentralisée.
Derrière ce développement, un objectif limpide : offrir une base fiable à l’économie des IA autonomes. Comme l’a précisé Davide Crapis, initiateur de l’ERC, sur Ethereum Magicians :
Cette norme étend le protocole Agent‑à‑Agent (A2A) avec une couche de confiance qui permet aux participants de découvrir, choisir et interagir avec des agents au-delà des frontières organisationnelles, sans qu’une confiance préalable ne soit nécessaire.
Et cette approche séduit bien au-delà des cercles Ethereum. De Google à Nethermind, plusieurs géants ont contribué à la proposition. Le soutien actif de la Linux Foundation pour héberger le protocole A2A ajoute du poids à cette initiative.
Ethereum et l’économie des agents autonomes : un pas vers le Web3 intelligent
L’ERC-8004 ne propose pas simplement un standard technique : il vise à réorganiser les règles du jeu autour de l’interaction entre intelligences artificielles. Grâce à trois registres on-chain (identité, réputation, validation), Ethereum entend poser les bases d’une économie d’agents autonomes, où les machines interagissent sans confiance préalable, mais avec vérifiabilité.
Cette idée n’a rien de théorique. Elle repose sur le protocole A2A déjà adopté dans certains cercles tech, et que l’ERC-8004 complète avec une couche de confiance distribuée. Chaque agent peut désormais signaler ce qu’il sait faire, prouver son identité, présenter son historique d’interactions, et même soumettre ses actions à une validation tierce. C’est ce que certains observateurs qualifient de « skeleton of trust ».
Ryan Lee, analyste chez Bitget, le résume ainsi :
Pensez-y comme à une manière de donner à Ethereum l’infrastructure nécessaire pour héberger des agents intelligents et autonomes, capables de négocier des stratégies DeFi, de gouverner des DAOs ou de déclencher des contrats en temps réel, le tout sur une couche ouverte et vérifiable.
Ce socle technique, bien que complexe, prépare Ethereum à devenir le pilier de l’IA décentralisée.
Vers une IA plug-and-play sur la blockchain ? Les faits marquants à suivre
La révolution ne viendra pas d’un seul coup. Mais des signaux faibles apparaissent déjà. Coinbase, par exemple, teste le protocole HTTP 402 avec son système x402, permettant à des agents IA de payer sans intervention humaine. L’EIP-3009, couplé au paiement par stablecoins, crée une infrastructure où les machines agissent, décident et paient. Ethereum, en devenant un terrain de jeu pour ces agents, attire naturellement développeurs, chercheurs et entrepreneurs.
Ethereum pourrait ainsi devenir la mémoire des IA, la colonne vertébrale d’une économie où les agents apprennent, évoluent, et interagissent dans un écosystème transparent et résilient.
Ce qu’il faut retenir sur ERC-8004 et Ethereum IA :
- L’ERC-8004 a été proposé le 13 août 2025 par Davide Crapis de l’Ethereum Foundation ;
- Le standard repose sur trois registres : Identité, Réputation, Validation, tous légers et on-chain ;
- Des acteurs comme Google, ConsenSys, Eigen Labs ont participé à sa rédaction ;
- Le protocole A2A est hébergé par la Linux Foundation et utilisé par plus de 50 partenaires ;
- Des tests sont en cours avec x402 de Coinbase, pour permettre aux IA de payer en stablecoins sans humains.
Dans l’univers crypto, les regards sont souvent tournés vers l’extérieur, vers les frictions du monde centralisé. Avec la mort annoncée des LLM et l’émergence des agents IA autonomes, Ethereum semble offrir le bon socle. Un terrain où l’intelligence artificielle pourra évoluer librement, avec mémoire incorruptible et interactions codifiées. Les Trustless Agents n’en sont que les premiers balbutiements.
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